Il faut toujours un début.
Je ne vous
raconterai pas ici mon année de PE1. Je ne vous raconterai pas comment j'ai
bossé comme une malade, à quelle point cette année a été difficile mais aussi
la plus enrichissante de toutes mes années scolaires/étudiantes, du point de
vue professionnel comme humain.
Je ne vous raconterai pas les épreuves du CRPE (Concours de Recrutement des
Professeurs des Ecoles pour les novices, il va falloir vous habituer aux
acronymes, l'Education en raffole).
Je ne vous raconterai pas l'attente des résultats, les résultats, le bonheur
éprouvé, pour soi, pour certains autres, et la déception ressentie pour
d'autres encore.
Non, ici, je vais vous raconter mes débuts en tant que professeur des
écoles. J'ai envie de donner envie. J'ai envie de partager ces petits
moments que l'on peut seulement raconter à des amis un peu
compréhensifs et qui acceptent que vous les saouliez trente minutes
avec 'vos histoires de boulot'. Ou à des amis eux-mêmes enseignants
débutants, capables de s'extasier comme vous sur ces petites choses.
Et puis si ça n'intéresse personne, et bien tant pis, au moins j'aurai effectué ma catharsis quotidienne.
Je
suis loin d'être une grande littéraire, et j'ai donc choisi d'utiliser
comme support et prétexte cet outil de l'enseignant qu'est le cahier
journal.
Tous
les enseignants en connaissent le principe. Tout enseignant
en tient un, il y note quotidiennement les activités menées avec ses
élèves
afin de garder une trace, pour sa propre mémoire, pour un éventuel
remplacement, pour une éventuelle inspection. C'est un document
officiel, obligatoire à tout enseignant, et lorsqu'on le parcourt on se
rend compte que ce métier demande beaucoup de travail de préparation, de mise en œuvre, pour faire progresser ces petites choses bizarres que sont les enfants. C'est parfois un métier difficile, et peu considéré aux yeux de la société.
Mais
ce cahier journal oublie parfois de raconter toutes ses petites choses
qui font que ce métier est aussi, parfois, souvent, une source de
nombreux petits bonheurs.
Alors corrigeons ici cet oubli du cahier journal 'officiel'.